Infections à Papillomavirus Humains (HPV) : Vaccination pour les élèves de 5ème à la rentrée scolaire 2023
Une campagne de vaccination généralisée va être lancée dans les collèges pour les élèves de 5e afin de mieux lutter contre le papillomavirus. La vaccination qui sera accessible à tous les collégiens, filles comme garçons, dès la classe de 5e, doit permettre d'augmenter la couverture vaccinale et de prévenir contre l'infection qui est responsable de 6 400 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus chaque année.
À partir de la rentrée de septembre 2023, les collégiens, en classe de 5e, pourront se faire vacciner gratuitement pour assurer une meilleure protection contre les cancers liés aux papillomavirus humains (ou HPV : Human Papilloma Virus). Un accord parental sera nécessaire et la vaccination ne sera pas obligatoire. Une expérimentation dans la région Grand Est a déjà été menée pendant deux années et a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en classe de 5e, le taux de vaccination passant de 9 % à 27 % la première année et de 14 % à 31 % la seconde.
Recommandée aux filles et aux garçons de 11 à 14 ans, la vaccination comprend 2 doses administrées à 6 mois d’intervalle. Un rattrapage est proposé aux adolescents de 15 à 19 ans non vaccinés. Dans ce cas, 3 doses seront nécessaires.
Vacciner les enfants dès 11 ans garantit une meilleure réponse immunitaire et donc une meilleure efficacité du vaccin.
Le vaccin protège contre 9 types de HPV notamment en cause dans 90 % des cancers du col de l'utérus, 80 % des cancers de l’anus et 90 % des verrues ano-génitales (condylomes). Il est indiqué contre :
- les lésions précancéreuses et/ou les cancers du col de l’utérus, de la vulve du vagin et de l’anus ;
- les lésions bénignes, mais très invalidantes et douloureuses qui apparaissent sur la peau et les muqueuses de l’anus et de la région génitales (verrues génitales ou condylomes).
Outre la possibilité de participer à la campagne de vaccination gratuite (sans avance de frais) dans les collèges pour les élèves de 5e, les parents peuvent aussi s’adresser à différents professionnels de santé : médecin (généraliste, pédiatre), sage-femme, infirmier, pharmacien mais également à un centre de vaccination municipal ou départemental. Dans certains de ces centres, la vaccination peut être prise en charge à 100 % (sans avance de frais).
Pour les personnes qui bénéficient de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et de l’aide médicale d’État, il n’y a rien à payer. Si ce n’est pas le cas, chaque dose de vaccin est prise en charge à 65 % par la caisse d’assurance maladie. Le reste est généralement pris en charge par les complémentaires.
Qu’est-ce que le papillomavirus humain ?
Les Papilloma Virus Humains (PVH) sont des virus très communs, il en existe plus de 150 types. Ils peuvent infecter la peau et les muqueuses et être responsables de lésions bénignes ou malignes. La transmission se fait quasiment exclusivement par contact sexuel.
La plupart des infections par les papillomavirus ne donnent aucune lésion. Dans 90 % des cas, l’infection est transitoire et s’élimine naturellement en une à deux années après la contamination sexuelle. Dans 10 % des cas, l’infection persiste et peut entraîner des anomalies (lésions) au niveau de la muqueuse du col de l'utérus. On parle alors de lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer 10 à 15 ans après l’infection par le virus.
Comment se transmettent les virus HPV ?
Les virus HPV se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration.
Chacun, chacune peut être exposé(e) à une infection à HPV quelle que soit sa sexualité : hétérosexuelle comme homosexuelle, bisexuelle, transgenre (LGBT). Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente et le préservatif, qui est le meilleur moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles, ne protège que partiellement contre les HPV.
Une campagne d'inforamtion pour améliorer la connaissance des parents et des enfants sur les virus HPV et la vaccination et accompagner l'ensemble des parties prenantes.
Dès le 4 septembre, l’Institut national du cancer déploie une campagne d’information en métropole et dans les départements, régions et collectivités d’outre-mer.
À destination des parents, le dispositif prévoit une campagne en radio et sur le digital. Du 4 au 30 septembre, trois messages seront diffusés, chacun ayant pour objectif de leur transmettre les éléments nécessaires à leur prise de décision quant à la vaccination de leur enfant. Ils abordent les bénéfices de la vaccination dès l’âge de 11 ans pour les filles et les garçons, la sûreté et l’efficacité du vaccin et rappellent aux parents les professionnels de santé auxquels ils peuvent s’adresser. Au-delà de la campagne proposée au collège pour réaliser le vaccin, les messages pourront contribuer à améliorer leur niveau de connaissance sur l’importance de ce geste.
Cette campagne radio est accompagnée de 4 chroniques radio de 1 minute « On en parle » dans lesquelles des professionnels de santé répondent aux principales questions des parents.
- 0 élèves de 5ème sont concernés par la vaccination gratuite dès la rentrée 2023
- 0 Nombre de nouveaux cas de cancers causés par des HPV chaque année en France
- 0 Nombre de lésions précancéreuses du col de l'utérus chaque année
Chiffres clés
La vaccination contre les HPV est recommandée aux jeunes filles et aux jeunes garçons dès 11 ans selon le même schéma vaccinal (Cf. ci-détails ci-dessous) avec un rattrapage jusqu’à 19 ans. Initialement proposée uniquement aux jeunes filles, l’extension aux garçons, inscrite au calendrier vaccinal depuis 2021, représente un levier pour réduire les risques de transmission du HPV.
Près de 200 types de papillomavirus humains (HPV) ont été identifiés. Parmi eux, 12 5 ont été définis comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes, tandis que d’autres à moindre risque oncogénique sont responsables de verrues génitales (aussi appelées condylomes).
En France chaque année, 6 400 cancers sont potentiellement dus aux HPV. Si les femmes sont les principales victimes de ces cancers (2 900 cancers concernent le col de l’utérus), plus d’un quart d’entre eux atteint les hommes. Il s’agit plus spécifiquement des cancers de l’oropharynx 6 (1 060 cas incidents), de l’anus (360 cas incidents), de la cavité orale, du larynx et du pénis (plus de 300 cas incidents pour ces 3 localisations). Les virus HPV sont aussi responsables des très fréquentes verrues ano-génitales qui dégradent sérieusement la qualité de vie. Ces verrues bénignes, mais récidivantes, touchent autant les hommes que les femmes (100 000 personnes par an) et leur prise en charge est particulièrement douloureuse.
Source : Institut National du Cancer
Comment va se dérouler la campagne de vaccination contre les HPV pour tous les enfants dès 11 ans : la vaccination proposée gratuitement aux élèves des classes de 5ème.
La campagne de vaccination contre les HPV se déroulera dans les collèges publics et collèges privés sous contrat volontaires. Ils accueilleront les équipes mobiles issues notamment des centres de vaccination. Composées de professionnels qualifiés et équipés, ces équipes seront en charge de la vaccination des collégiens.
La première dose sera proposée à l’automne. La seconde dose avant fin juin 2024. Le calendrier de mise en place est organisé au niveau régional par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les rectorats. La vaccination des enfants est proposée gratuitement et est soumise à l’autorisation de leurs parents. Lors de la vaccination, l’enfant devra impérativement être muni de son carnet de santé.